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CONTUMACE : chanson de Félix Leclerc créée en 1944 et réarrangée par moi en version instrumentale en 2008. Je m’appelle Luc Gauthier. J’étais chanteur et guitariste. En effet, de 2003 à 2007, accompagné du contrebassiste-choriste Nicolas Belpaire et du batteur Étienne Côté, j’ai donné des concerts en hommage au grand Félix Leclerc, auteur-compositeur-interprète québécois né en 1914 à La Tuque (Québec, Canada) et décédé en 1988 à l’île d’Orléans (Québec, Canada). Leclerc est considéré généralement comme le père symbolique de tous les artistes chansonniers du Canada francophone. En 2008, faute d’engagements, j’ai dû mettre fin à mes activités de scène. J’ai continué, néanmoins, de créer des arrangements de chansons de Leclerc ; mais alors ce n’était plus que pour mon plaisir personnel. À l’origine, j’arrangeais les chansons pour mes deux partenaires de scène et moi-même. Pour ce faire, j’utilisais le logiciel de création de partitions Guitar Pro, lequel me permettait, avec sa banque de sons de divers instruments, d’entendre ce que j’écrivais sur la portée musicale s’affichant à l’écran de mon ordinateur. Mais Guitar Pro avait des limites : lorsque j’écrivais pour nos voix, je devais utiliser des instruments autres que la voix humaine (habituellement la clarinette et la flûte). Ce que vous entendez ici est un exemple du travail que je faisais pour notre trio. Ce n’était pas des pièces « instrumentales », à proprement parler, car mes arrangements instrumentaux créés avec le logiciel Guitar Pro étaient, avant tout, des outils de travail uniquement destinés à communiquer mes idées et directives musicales à mes partenaires de scène. Bien que nos années de concerts aient pris fin, comme mes « outils de travail » sous forme de partitions audibles n’étaient pas, en soi, désagréables à écouter, j’ai continué d’arranger des chansons de Leclerc, et j’ai continué de les réarranger pour la voix humaine, d’abord. Ainsi, depuis 2008, j’ai réarrangé plus de 90 chansons (Leclerc en publia environ 140). Or, en novembre 2014, après avoir créé, modifié, re-re-remodifié, transcrit sur Guitar Pro de la version 6 mes arrangements, j’ai finalement terminé ce long travail et j’ai décidé de le faire connaître sur YouTube. PAROLES : Un habitant d’l’île d’Orléans philosophait avec le vent, les p’tits oiseaux et la forêt. Le soir ve-nu, à ses enfants, il racontait ce qu’il avait appris là-haut sur les galets. Un beau matin, comme, dans son champ près du marais, avec son chien, en sifflotant, il s’engageait, deux hommes armés à collet blanc lui touchent le dos, très galamment, en s’excusant, lui disent ces mots : « Monsieur, monsieur, vous ê-tes sous arrêt parc’que vous philosophez. Suivez, monsieur. En prison, vous ve-nez. Pour philosopher, apprenez qu’il faut d’abord la permission, des signatures et des raisons, un diplôme d’au moins u-ne maison spécialisée. » Ti-Jean Latour, à bicyclette un soir de mai, se dirigeait, le cœur en fête, chez son aimée, et il chantait à pleins poumons u-ne chanson bien inconnue dans les maisons d’publication. Mes deux zélés de tout à l’heure passant par là, entendent chanter l’homme dont le cœur gaiement s’en va. Sortent leurs fusils, le mettent en joue sans hésiter et lui commen-cent ce discours pas très sensé : « Ti-Jean, Ti-Jean, te voilà bien mal pris parc’que tu chan-tes sans permis. As-tu ta carte ? Fais-tu partie d’la charte ? Tu vois bien, mon Ti-Jean Latour : faut qu’tu comparaisses à la cour. Apprends que pour d’ve-nir artiste faut d’abord passer par la lis-te des approuvés. » Et en prison, Ti-Jean Latour et l’habitant sont enfermés à dou-ble tour pendant deux ans. Puis quand enfin l’autorité les libéra, écoutez bien, mesdames, messieurs, ce qu’elle trouva-a-a : Un homme savant et un compositeur ! Heureux, grands et seigneurs ! On les pria d’accepter des honneurs, mais l’habitant, en rigolant, s’en fut en courant dans son champ, pendant qu’à bicyclette Ti-Jean re-prit sa course en chantonnant tout comme avant !